NEVROME MORTON

Petites interventions


INTRODUCTION

La sensibilité de la plante du pied est assurée par des nerfs cheminant de la région du talon vers les orteils. A leur passage entre les têtes des métatarsiens l’espace dans lequel ils évoluent se réduit. Coincés à ce niveau, ils s’épaississent et prennent un aspect pseudo-spéhrique appelé névrome.
Cette pathologie est connue depuis très longtemps et Morton, médecin anglais du XIXème siècle, lui a donné son nom. Il l’a décrite dans sa forme la plus classique, c’est à dire par une atteinte située 
entre les 3ème et 4ème métatarsiens.  Le plus souvent, les patients atteints sont de sexe féminin, âgés d’une cinquantaine d’années.

SYMPTOMS

Cette condition ne présente habituellement aucun signe externe :

  • Une douleur vive comme une brûlure à l’avant du pied qui irradie dans les orteils. La douleur est souvent maximale à la région plantaire et cesse temporairement lors du retrait des chaussures, lors de la flexion des orteils ou du massage du pied ;
  • La sensation de marcher sur un caillou ou d’avoir un pli dans une chaussette ;
  • Un picotement ou un engourdissement des orteils ;
  • Des symptômes qui s’intensifient lors de périodes debout prolongées ou lors du port de chaussures à talons hauts ou étroites.

DIAGNOSTIC

Un examen médical est habituellement suffisant pour établir le diagnostic du névrome de Morton. L’échographie était auparavant un examen peu demandé pour rechercher un névrome de Morton. Il est devenu une référence car il permet d’examiner le pied de façon dynamique, c’est à dire en mobilisant les orteils pendant l’examen. Le diagnsotic est plus fiable car le névrome mieux visualisé et la douleur reproduite par le passage de la sonde d’échographie.  L’IRM (imagerie par résonnance magnétique) est rarement utile pour confirmer un diagnostic, elle est coûteuse et peut s’avérer faussement positive dans le tiers des cas qui sont asymptomatiques. 

TRAITEMENT

Le traitement est conservateur et chirurgical. 

La modification du choix des chaussures est capitale. Elles doivent être choisies larges et souples afin de limiter la compression de l’avant-pied. Des semelles orthopédiques peuvent être utiles. Elles doivent être confectionnées sur mesure par un podologue.  Enfin, des infiltrations de dérivés cortisonés sont souvent efficaces. Le liquide est délivré au contact du névrome, au mieux sous contrôle de l’échographie. C’est par son puissant effet anti-inflammatoire que ce produit permet de réduire les douleurs. Malheureusement, il arrive que le soulagement ne soit que transitoire car la cause reste présente.

Si la combinaison de ces traitements s’avère inefficace après 9 à 12 mois, une chirurgie peut être nécessaire. On procède soit à la libération du nerf comprimé (neurolyse ou chirurgie de décompression) ou à la section d’une portion du nerf concerné (neurectomie). L’opération se fait généralement lors d’une anesthésie locale ou bloc régional et nécessite de 4 à 6 semaines de rétablissement. La chirurgie obtient 80 à 90% de succès. Cependant, il s’agit d’une intervention de derniers recours car, particulièrement en ce qui concerne la neurectomie, la section du nerf peut causer un engourdissement permanent des orteils.

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